Public
Le public de la prévention spécialisée se diversifie du fait de la complexification des difficultés rencontrées par la population. Ces jeunes développent un fort sentiment d'exclusion, confirmé par les études récentes, et notamment par celle de l UNICEF France (Rapport alternatif 2015 de l UNICEF) qui pointe que les enfants représenteraient près d'un quart de la population française sans logement. Ce sentiment d exclusion fait que les jeunes n'ont plus confiance dans les dispositifs qui leurs sont dédiés et qui ne semblent pas répondre à leurs attentes.
À côté des problématiques, des causes et de leurs effets classiques, liés à la construction de l'adolescence, sur le public de la prévention spécialisée, qui constituent l'essentiel du travail des éducateurs, (conduites addictives ou à risques, faits d incivilité ou de délinquance, question de l'insertion sociale et professionnelle et de la ségrégation spatiale, décrochage et ségrégation scolaire, ruptures familiales...), de nouvelles formes d'inadaptation sociale émergent.
Plus qu'une redéfinition des fondamentaux de la prévention spécialisée, ces nouvelles formes de marginalisation apparaissent de nos jours et portent atteinte au discernement éclairé des jeunes, pourtant nécessaire à leur émancipation citoyenne.
Le public féminin de la prévention spécialisée attire aussi l'attention des professionnels, notamment concernant leur visibilité et leur identification au sein des territoires. Des difficultés importantes sur les plans sociaux et familiaux touchent en effet cette catégorie du public, réalités d'autant plus difficiles à appréhender que les jeunes filles ne représentent qu'un tiers de la population accompagnée par la prévention spécialisée du Département.
Ainsi, l'association DEVENIR, pour s'adapter aux besoins des publics, articulent prévention primaire et accompagnement de situations de ruptures lourdes.
Par ailleurs, les jeunes de 16 à 20 ans révolus, ni en emploi, ni en études ni en formation, aujourd'hui nommés les « Neet » (Not in Education, Employment or Training) subissant exclusion, précarité et marginalisation croissante, se repositionnent comme un public incontournable, à accompagner par la prévention spécialisée.
Méthodologie
Devenir propose Une prise en charge très encadrée pour favoriser la réinsertion dans la société. L'association met en place une évaluation fine et globale de la situation personnelle et familiale du mineur.
Celle-ci se décompose ainsi :
- Entretiens téléphoniques et physiques avec les jeunes et leur famille
- Rencontre physique de l'équipe mobile soit au domicile de ces jeunes soit dans les structures
- Collaboration avec les professionnels de différents secteurs (e.g. socio éducatif, sport, santé, CAF, DASEN, organismes de formation).
- Comptes rendus d intervention préservant une confidentialité à destination des préfectures (CPRAF)
- Accompagnement du jeune vers un service dédié au sein des établissements de santé, identifiés par la cellule préfectorale, en cas de suivi psychologique poussé.
- L'insertion du mineur ou jeune majeur, comme ultime étape.
L association propose ainsi un Accompagnement individualisé.
Une fois la relation de confiance établie, un travail dans le sens d'un accompagnement individualisé pourra être mené, à la demande du jeune ou à l'initiative de l'agent.
Cet accompagnement vise à construire un parcours satisfaisant les ambitions du jeune, dans la mesure de ses moyens et en tenant compte de ses possibilités. Cette relation, de proximité éducative, spécifique à la prévention spécialisée, vise l'accès à l'autonomie du jeune. Elle constitue un engagement réciproque du je une et de l'agent. Dans le cadre de ce soutien, les agents peuvent être amenés à travailler en collaboration avec les familles, dans un but de revalorisation et de renforcement de la fonction parentale.
Une posture professionnelle responsable engage les agents à prendre conscience des limites de leur action et à orienter le jeune vers des partenaires en capacité de prendre le relai en fonction de la problématique.
